Comment reconnaître un bijou Art nouveau ?

Mouvement artistique internationale de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, l’Art nouveau est celui des courbes et des arabesques. S’inspirant librement de la nature, privilégiant aussi le thème de la femme, il crée un univers esthétique total, accessible à tous et ne se limitant plus aux arts majeurs. 

 

UN PEU D’HISTOIRE

L’Art nouveau naît en réaction à l’industrialisation et à la reproduction des anciens styles. Il se développe dans toute l’Europe entre 1890 et 1895 avec une très grande rapidité. Il est ainsi très délicat d’identifier des initiateurs précis.

S’il comporte des nuances selon les pays, ses critères sont communs. L’Art nouveau se caractérise par l’inventivité, la présence de rythmes, de couleurs et d’ornementations inspirés de la nature. Il privilégie également le thème de la femme.

Loin de se limiter aux champs artistiques majeurs (peinture, sculpture, etc.), l’Art Nouveau introduit la notion de beau dans des éléments du quotidien. C’est aussi un art total en ce sens qu’il utilise plusieurs media pour s’exprimer et parvenir à mettre en place un univers personnel favorable à l’épanouissement de l’homme moderne.

En France, ses détracteurs appelaient l’Art nouveau « style nouille », en raison de ses formes caractéristiques en arabesques, ou encore « style Guimard », à cause des bouches de métro parisiennes réalisées en 1900 par Hector Guimard. Avec Émile Gallé, ce dernier est l’un des ambassadeurs de l’Art nouveau français.

Émile Gallé dans son atelier
Portrait Émile Gallé
par Victor Prouvé (1893)
(Musée de l’École de Nancy)

Ce mouvement connaît sont apogée vers 1905 pour s’éteindre doucement quelques années avant la Première Guerre mondiale.

 

ET LE BIJOU DANS TOUT ÇA ?

L’Art nouveau souffle un vent nouveau sur l’art de la joaillerie. Oubliées les parures empierrées, signe d’un rang social ! Le diamant, pierre précieuse reine aux siècles précédents, devient simple ornement, soulignant de son éclat de nouveaux matériaux peu ou pas utilisés jusque-là : l’opale, la corne, l’écaille de tortue, l’ivoire, la nacre, l’émail ou encore le verre moulé. C’est d’ailleurs à cette époque qu’une technique est remise au goût du jour, le plique à jour.

Les joailliers de Bruxelles et Paris s’illustrent dans ce revirement, dont le fameux joaillier et maître verrier René Lalique. Il imagine des pièces exceptionnelles, de véritables chefs d’oeuvre. Il y intègre des éléments peu conventionnels comme les chauve-souris, les pommes de pin, les libellules et sauterelles. Les serpents, lézards et grenouilles sont aussi de la partie, tout comme les animaux fantastiques. Fortement influencé par l’art japonais, il utilise beaucoup d’éléments tirés de la nature. D’autres ont su se faire connaître, citons Falize, Fouquet, Vever ou encore Lucien Gaillard.

Mais l’Art nouveau, c’est surtout cette Femme. Cheveux lâchés, libérée du corset et des bonnes moeurs, séductrice, elle devient tour à tour femme fleur, nymphe ou fée.